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Favoriser la communication de la personne avec handicap mental

Favoriser la communication de la personne avec handicap mental

La situation la plus classique

Un bébé met en place tout un système de communication qui va lui permettre d’entrer en contact avec son entourage : des signaux, des gestes des babillages, des cris, des postures, des mimiques, des signes qui évolueront rapidement vers des codes de plus en plus élaborés jusqu’au langage parlé.

Le succès et la rapidité de cette évolution dépendent beaucoup de l’interactivité qui va s’établir entre l’enfant et son environnement (parents, fratrie, autres…).

Les difficultés engendrées par le handicap mental

Pour une personne handicapée mentale dite « sévèrement dépendante », les signaux de communications sont moins « standards » ; ils peuvent être souvent très archaïques voire incompréhensibles pour les parents et les professionnels.

La communication de l’enfant avec son entourage est ainsi rendue bien plus difficile.
Cette difficulté peut parfois conduire l’enfant à des comportements agressifs, à un enfermement, une rupture de communication.

Cris, mimiques, gestes, postures, regards : tous ces signes sont spécifiques à chaque personne. Une observation patiente, partagée et éclairée est importante car elle mène toujours au constat que la personne, même très dépendante, cherche à communiquer.

Communiquer, c’est se construire

Une personne sans échanges relationnels réels et sans rôle actif, perd ses motivations et ses compétences en communication.
Or, la communication est un des fondements du développement cognitif et psychologique…

A nous, professionnels et parents, de construire le plus tôt possible, une véritable communication avec la personne dont nous sommes responsables.

Un mode de communication adapté, le plus tôt possible

Il est essentiel de chercher le plus tôt possible à décrypter tous les signaux émis par l’enfant.
Il est parfois aussi très important d’identifier les situations (psychologiques et relationnelles) ainsi que les positions physiques qui favorisent la communication (particulièrement vrai dans le cas du polyhandicap).
Fort de ces découvertes il faut entraîner le plus tôt possible, la personne handicapée, à s’approprier un mode de communication alternatif qui lui convient.

La parole n’est pas le seul moyen de communiquer :
La communication peut se faire par le regard, chez les plus démunis d’entre nous.
Elle peut se faire aussi avec l’aide d’objets, de photos, de pictogrammes, de Gestes…

Chaque aide à la communication peut être adaptée aux possibilités de la personne.

Aider à l’appropriation

Un accompagnement individuel soigneux à l’appropriation est indispensable.
Il permet d’aider l’enfant à mettre en place les mécanismes de base de la communication.
Il permet aussi d’ajuster le mode de communication.

Dans le quotidien :
L’introduction de l’aide alternative (objets signifiants, gestes, pictos..), se fait en montrant leur usage dans la vie quotidienne plus qu’en les enseignant au sens pédagogique qu’ils vont faire sens. Les aides ne s’expliquent pas d’emblée, elles sont utiles dans la compréhension,la renforcent, pour l’être un jour peut être dans l’expression. Elles pourront être expliquées, explicitées, enseignées à postériori.

Il faut aussi organiser régulièrement des séances de petits groupes (2 -3) et des séances collectives bien coordonnées ; celles-ci doivent ponctuer la semaine pour prolonger les séances individuelles et jouent le rôle d’immersion.

Les supports de communication doivent être le plus souvent possible à la disposition de l’utilisateur pour être employés dans tous les lieux de la vie quotidienne et avec tous.

Pour faciliter la coordination des interventions de tous (parents et professionnels) il est utile de rédiger et de réactualiser régulièrement une fiche de communication pour chaque personne.

Il peut être intéressant, lorsque cela est possible, de réaliser une évaluation neuropsychologique de la personne.
Cette évaluation permet d’identifier les déficits, les émergences et les capacités de la personne dans les domaines de la mémoire, de l’attention, des fonctions exécutives, spatiales, praxiques etc…afin d’orienter le mieux possible les stratégies éducatives et notamment les modes de langages accessibles et les méthodes d’aide à l’acquisition.

Toujours conjuguer plusieurs modes de communication

Passer par des modes de communication intermédiaires (photo, picto…), n’empêche pas et ne freine pas l’acquisition de la parole, si elle est accessible.
Il encourage, bien au contraire le progrès dans la communication.

Il est d’ailleurs recommandé de conjuguer plusieurs modes de communication ensemble (picto, gestes et parole par exemple) pour que la personne s’habitue à chacun et puisse y accéder plus logiquement, le moment venu.
La parole doit être systématiquement associée à tout apprentissage de modes de communication alternatif.

Communiquer, c’est devenir sujet

Accompagner la personne handicapée dans l’acquisition d’un mode de communication alternatif, c’est l’aider à être sujet.
C’est donc clairement, une manière de la respecter et de la considérer comme quelqu’un et non pas seulement comme « un déficient ».

Chaque enfant doit avoir la possibilité de choisir :

  • « Entre ces deux yaourts, lequel veux-tu ? »
  • « Qui veux-tu à coté de toi à table ? »
  • « Avec qui veux-tu jouer ? »
  • « A quoi veux-tu jouer ? »

Source : Texte rédigé par le Réseau-Lucioles avec l’aide précieuse de Elisabeth Cataix-Nègre, consultante Isaac Francophone et Conseillère technique de l’APF

Pour en savoir plus sur Isaac Francophone, cliquez sur : Isaac Francophone

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